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Il faut d'abord dire que depuis 50 ans, les produits testés avant leur
mise sur le marché le sont par les industriels eux-mêmes. Un
désengagement de l'Etat qui n'est pas sans conséquences sur notre
politique de santé publique du fait de l'existence d'une grande mafia
entre laboratoires au service de l'industrie et industriels. La
première étude a été menée sur le maïs OGM NK603 par Monsanto donc
l'industriel lui-même...
Qu'est-ce que le maïs OGM
NK603 ?
Le maïs OGM est un maïs qui a été modifié génétiquement pour pouvoir
être insensible à des doses importantes d'herbicide (Le round up étant
le plus utilisé dans le monde) de sorte que mené en grande culture les
mauvaises herbes soient détruites mais pas l'OGM. La plante devient
donc une sorte « d'éponge » à herbicide par les fortes
concentrations en herbicide qu'elle reçoit.
Le maïs OGM sert à quasiment toute l'alimentation animale en France
sous forme de tourteaux de sojas importés d'Amérique Latine.
L'étude à été menée sur 90 jours ce qui est peu si l'on compare à la
durée de vie d'un rat.
L'étude a porté seulement sur la molécule « active » du Round
Up, le glyphosate, et non sous sa formulation complète (glyphosate +
adjuvants qui font en sorte que le produit pénêtre mieux dans les
cellules).
Or on connait aujourd'hui une influence principale des
adjuvants du Round Up dans la pertubation hormonale des cellules
animales.
Dans cette première étude, déjà 50 effets significatifs sont
relevés. Mais ils sont jugés « non graves » par
Monsieur Pascal pour 2 raisons :
- les effets n'étaient pas les mêmes chez les
mâles et les femelles
- les effets étaient non proportionnels à la dose
Ce n'est pas l'avis de Monsieur Gilles-Eric Seralini convaincu qu'il
s'agit de résultats préoccupants qui incitent à la prudence et à la
poursuite des recherches avant la mise sur le marché de l'OGM. De là
nait un différent entre les 2 chercheurs. Cependant, monsieur Pascal
dont on peut soupçonner des liens très étroits avec le lobby industriel
donne un avis favorable à la mise sur le marché du MK603 envers la
Commission Européenne et ce, précipitemment, en quelques jours.
Pourquoi une telle précipitation quand on sait que le délai de
réflexion accordé est de 4 mois et que 50 effets significatifs sont
relevés ?
Pourquoi ne pas décider au vu des doutes de poursuivre les études à
plus long terme?
Pourquoi les analyses de sang des rats n'ont pas été rendues publiques?
D'un point de vue légal, ces données doivent être publiées. (Précédent
juirique : Monsanto a perdu contre l'état Allemand car il n'avait pas
publié les analyses de sang pour l'OGM MON 863)
Le protocole expérimental : 200 rats de lignée
« Sprague-Dawley » (50% mâles et 50% femelles), lignée
utilisée aussi par Monsanto et de manière générale pour ces études de
toxicologie. Certes, cette lignée est facilement sujette aux tumeurs
mais utiliser une lignée résistante aurait été non pertinent dans le
protocole expérimental.
1 groupe de 10 rats témoins est nourri normalement au mais et à l'eau
ordinaire
3 autres groupes de 10 rats sont nourris avec le maïs OGM NK603 dosé à
11, 22% et 33%.
3 autres groupes de 10 rats sont nourris avec le maïs OGM NK603
(tolérant au Round Up) + le Round Up (donc formulation complète
glyphosate + adjuvants) dosé respectivement à 3 doses :
- 1 groupe à 0,1 ppb de Round Up = limite tolérée dans l'eau potable
car le Round Up un des principaux pesticides qui se retrouve dans la
pollution des eaux de surface.
- 1 groupe à 400 ppm (limite tolérée en Europe de la présence de Round
Up que l'on retrouve dans les foies et reins de bovins et porcins)
- 1 groupe à 0,5% dans l'eau (ce qui correspont à la moitié d'une
exposition d'un agriculteur conventionnel dans le cadre professionnel)
34 organes sont disséqués avec étude en imagerie au microscrope
électronique, mesure des hormones sexuelles, prise en compte des
phénomènes de vieillissement des rats. C'est aujourd'hui l'étude la
plus détaillée dans le domaine des OGM car on y a recherché les causes
des effets.
Audition complète du professeur
Seralini à l'assemblée nationale
DES EFFETS NON PROPORTIONNELS A LA DOSE
On l'a vu lors de la première étude, ces effets non proportionnels à la
dose avaient été au coeur de la polémique des résultats.
Il faut dire ici que notre toxicologie accuse un grand retard en la
matière. On est resté sur l'étude de l'effet poison où c'est la dose
qui cause la mort et ce de manière très linéaire. Les effets de faible
dose ne sont donc pas pris en compte lors de la mise sur le marché ni
l'effet cocktail des molécules.
Or on sait que pour les effets hormono-dépendants il n'y a pas de
rapport de proportionalité à la dose. Par exemple : un peu d'Estradiol
déclenche l'ovulation et beaucoup d'Estradiol créent un effet
contaceptif.
Or le Round Up est un pertubateur hormonal.
Des traces de Round Up y sont présentes en effet puique le parlement Européen a augmenté de 100 à 400 ppm la dose admissible de Round Up présent dans les foies et reins des bovins et porcins. Les Etats-unis sont passés de la dose de 1 à 400 ppm.
On peut s'étonner de ce résultat, et une première piste est mise en avant : l'organisme génétiquement modifié NK603 contient un gène qui entraîne la surexpression d'une enzyme qui sert à fabriquer des acides aminés essentiels. Cela rend la plante OGM insensible à l'herbicide Round Up. Toutefois, cette surexpression dérègle le métabolisme de la plante en diminuant la présence d'acides aromatiques dont on connaît aujourd'hui un effet mammo et hépatoprotecteur : l'acide ferrulique et l'acide caféique. Cette absence de protection par l'acide ferrulique et l'acide caféique favoriserait les tumeurs mammaires chez les femmelles et les tumeurs des reins chez les mâles.
- Des tumeurs
mammaires et des toxicités hépatorénales observées pour tous les
traitements
(OGM, OGM + Round Up, Round Up)
- Le Round Up a des effets graves sur la santé à des très faibles doses
- Des effets métaboliques toxiques sont aussi dûs à l'OGM seul
Les rats
consommant des OGM et/ou traités au Round
Up ont eu des tumeurs :
- plus rapidement : jusqu'à 600 jours avant les témoinrs chez
les mâles (peau, reins).
90 jours avant chez les femelles (glandes mammaires)
- de manière plus
importante : 2 à 3 fois plus de tumeurs quelque soit le sexe.
Parmi les OGM cultivés à grande échelle sur le globle 100%
sont des pesticides et se classent en 3 groupes
:
61% sont des plantes tolérantes à un
herbicide (le Round Up le plus souvent) : elles accumulent les grandes
quantités de Round Up épandu sans en mourir (soja, maïs comme le NK603,
colza, coton)
17%
produisent un insecticide modifié (maïs BT, coton)
27 % font les 2 : ils tolèrent un herbicide et produisent des pesticides
Où sont les OGM sensés résoudre les problématiques de résistance à la
sécheresse, tolérance au gel, à la salinité que nous promettait
l'industrie pour répondre à des enjeux humanitaires ? Aucun n'a été
créé depuis 15 ans.
C'est que l'intérêt des multinationales agro-alimentaires est avant
tout de vendre leurs semences OGM et l'herbicide associé, cautionnant
une agriculture productiviste destructice des sols et largement
émettrice de CO2.
Parler d'OGM en agriculture pose donc la question de quel modèl:e
d'agriculture on envisage pour l'avenir.
Or des scientifiques ont prouvé qu"il était possible de nourrir la
planète par une agriculture biologique.
LA COUVERTURE MEDIATIQUE DE L'ETUDE DE L'EQUIPE DU PROFESSEUR SERALINI
La nécessité de discrétion avant la publication des résultats dans la
revue scientifique Food and Chemical Toxicology a été la
cause d'une couverture médiatique exécrable. Faute de temps, les faits
scientifiques ont été mal analysés, mal interprétés. De nombreux
raccourcis ont été pris et il convient d'en parler :
- La couverture du Nouvel Observateur pose un constat en
première page de la nocivité de tous les OGM lorsque l'étude
scientifique n'étudie que l'OGM NK603.
- Le journal Le Monde focalise sur le fait que des rats de
l'échantillon témoin sont aussi sujets aux tumeurs, or ces tumeurs sur
le groupe témoin n'interviennent qu'en fin d'expérience soit au 23e et
24e mois ce qui correspond pour l'homme à un âge de 80 ans. Donc rien
d'alarmant. En revanche, les résultats sur les rats traités sont
alarmants : tumeurs dès le 4ème mois, explosion à partir du 11ème et
12ème mois ce qui correspond à un âge de 35 à 40 ans chez les humains.
Nous verrons aussi dans l'interview ci-dessous que le journaliste du
journal Le Monde parle de "foi" lorsqui'il s'agit en réalité
de science, une confusion des genres un peu douteuse.
- On juge que la souche de rat est facilement sujette aux tumeurs. En
réalité, cette souche est toujours celle utilisée pour les études de
toxicologie car utiliser une souche de rat résistante n'a aucune
pertinence scientifique pour détecter des problèmes.
- On prête à Monsieur Seralini des liens avec la grande distribution.
Il faut dire ici que cette étude n'a pû obtenir que 200 000 euros de
fonds publics sur un montant global de 3,2 millions d'euros. Le reste
est financé par des fonds privés dont le groupe Auchan. Ceci s'explique
par l'affaire de la vache folle. Depuis 1988, une loi est passée
rendant responsable juridiquement la grande distribution des produits
qu'elle commercialise. Le manque de transparence qui avait eu lieu lors
de l'affaire de la vache folle avait déjà échaudé la grande
distribution.
Petite vidéo sur la couverture médiatique de l'étude.
réponses aux critiques
de presse par le Docteur Joël SPIROUX, co-auteur de l'étude (en PDF)
LES ATTENTES DE L'EQUIPE SERALINI ET DE CORINNE LEPAGE
- Les autorisations de ces produits (OGM
NK603, Round Up) doivent être revues
- Les tests de 90 jours doivent être prolongés à 2 ans
pour les OGM
- Les pesticides doivent être testés 2 ans à faibles doses et en
formulation complète.
- L'équivalence en substance ne démontre pas l'absence de toxicité
- Les tests réglementaires doivent être publiés
- Les analyses de sang des rats de la 1ère étude Monsanto doivent être
rendues publiques
- Les tests réglementaires doivent être publics, indépendant
des compagnies, et soumis
à l'expertise contradictoire
LE MONDE SELON MONSANTO
Film :
LE MESSAGE DE VANDANA SHIVA CONTRE MONSANTO
Declaration de Vandana Shiva