* 1966 : Canto a lo Humano
o El arado
o El cigarrito
o La flor que anda de mano en mano
o Deja la vida volar
o La luna siempre es muy linda
o Ojitos verdes
o La cocinerita
o Paloma quiero contarte
o ¿ Qué saco rogar al cielo ?
o No puedes volver atrás
o El carratero
o Jajai
* 1967 : El Verso es una paloma
o El aparecido
o El lazo
o Qué alegres son las obreras
o Despedimiento del angelito
o Solo
o En algún lugar del puerto
o Así como hoy matan negros
o El amor es un camino que de repente aparece
o Casi, casi
o Canción de cuna para un niño vago
o Romance del enamorado y de la muerte
o Ay mi palomita
* 1969 : Te recuerdo Amanda
o Te recuerdo Amanda
o Duerme, duerme negrito
o A desalambrar
o Juan sin tierra
o A Cochamamba me voy
o A Luis Emilio Recabarren
o El martillo
o Camilo Torres
o Zamba del "Che"
o Ya parte el galgo terrible
o Preguntas por Puerto Montt
o "Movil" oil special
* 1970 : Canto libre
o Inga
o Canción del árbol del olvido
o La pala
o Lamento borincano
o Ventolera
o El tinku
o Angelita huenumán
o Corrido de Pancho Villa
o Caminando, caminando
o ¿ Quién mató a Carmencita ?
o Canto libre
* 1971 : El Derecho de vivir en paz
o El derecho de vivir en paz
o Abre tu ventana
o La partida
o A la molina no voy más
o Vamos por ancho camino
o El niño yuntero
o A Cuba
o Las casitas del barrio alto
o El alma llena de banderas
o Ni chicha ni limoná
o Plegaria a un labrador
o B.R.P.
* 1972 : La Población
o Lo único que tengo
o En el río mapocho
o Luchín
o La toma - 16 marzo 1967
o La carpa de las coliguillas
o El hombre es un creador
o Herminda de la Victoria
o Sacando pecho y brazo
o Marcha de los pobladores
* 1966/1973 : Canto por traversura
o Brindis
o La palmatoria
o Vengan a mi casamiento
o La fonda
o La edad de la mujer
o La cafetera
o La diuca
o Iba yo para una fiesta
o Por un pito ruin
o La beata
o Adivinanzas
o El chincolito
* 1975 : Presente
o Manifiesto
o Caicaivilu
o Cuando voy al trabajo
o Lamento borincano
o Pimiento
o Poema 15
o Vientos del pueblo
o Aquí me quedo
o Venían del desierto
o Doncella encantada
o El arado
o Canto libre
INEDITS :
cancion del minero
Oiga pues m'ijita
Muchachas del telar
La hierba de los caminos
la bala
Que lindo es ser voluntario
El tururururu
la cinturita
siete rejas
charagua
la carta
duerme negrito
El desabastecimiento
Preguntitas sobre dios
Se me ha escapado un suspiro
gira gira girasol
Victor Jara (1932-1973)
"Le courage et la grâce"
Sa vie
Fils de paysans, sa mère lui enseigne les rudiments de la guitare et il
s'initie au chant à l’église. Il débute sa carrière en intégrant le
chœur de l’Université du Chili. Puis il rentre à la Compagnie des mimes
et étudie le jeu et la direction des comédiens à l’École du théâtre de
l’Université du Chili.
Il intègre le groupe Cuncumen, où il rencontrera Violeta Parra, la mère
de la chanson chilienne moderne. À 27 ans, il monte sa première pièce
et voyage à travers l’Amérique du Sud. Il enregistre également ses
premières chansons (de Violetta Para) en chantant comme soliste du
groupe Cuncumen. Puis il intègre le groupe Quilapayun, avant de débuter
une carrière solo avec un premier disque en 1966.
L’année suivante, il signe chez EMI-Odeon qui édite son trente-trois
tours intitulés Víctor Jara et Canciones Folklóricas de América, avec
Quilapayún. Dans le même temps Jara poursuit sa carrière de directeur
de théâtre, montant et dirigeant des pièces souvent engagées. Lors du
premier Festival de la Nueva Cancion Chilena en 1969, il remporte le
premier prix. Militant dans l’âme, il se rend cette même année à
Helsinki chanter pour la paix au Vietnam. Il sort un nouveau disque
intitulé Pongo en tus manos abiertas.
Militant du parti communiste Chilien, membre du Comité central des
jeunesses communistes du Chili jusqu’à son assassinat, Jara a, au
travers de ses textes, cherché à faire partager son idéal de justice et
sa volonté de recontruire une société plus égalitaire et plus
juste.
Les
paroles de Jara sont souvent très engagées et très politiques. Ce sont
des chansons de luttes dans lesquelles il s’adresse directement au
peuple Chilien ou Sud américain, à cette cohorte de paysans, ouvriers,
travailleurs et révolutionnaires. Il devient le porte-parole des plus
démunis, de ceux à qui la parole est confisquée.
En 1970, il renonce à son poste de directeur de théâtre et participe à
la campagne électorale de la Unidad Popular en allant chanter dans tout
le pays. Parallèlement, il sort un nouveau LP, Canto libre et l’année
suivante El derecho de vivir en paz, qui le voit désigné meilleur
compositeur de l’année 71. Parallèlement à sa carrière de chanteur, il
participe à la composition d’une musique de ballet et est nommé
Ambassadeur culturel du Gouvernement de l’Unité populaire de Allende.
Malgré ses activités intenses, il sort en 1972 son nouveau disque, La
poblacion.
En 1973, il participe à la campagne électorale pour les élections
législatives en donnant des concerts en faveur des candidats de la
Unidad Popular. Puis il s’attèle à l’enregistrement de deux disques qui
ne sortiront qu’à titre posthume.
En effet, le 11 septembre 1973, date du coup d’État intenté contre
Allende, Jara se rend à l’Universidad Técnica del Estado, son lieu de
travail, rejoindre d’autres professeurs et élèves pour manifester son
refus du nouveau pouvoir en place. Les militaires, après avoir encerclé
l’université, y pénètrent et arrêtent toutes les personnes se trouvant
à l’intérieur.
Jara est déporté au Stade Chile de Santiago, reconverti en immense
prison, où durant plusieurs jours, il apporte soutien et réconfort à
ses camarades de détention. Il chante même pour ses codétenus afin de
leur redonner courage. Interrogé et torturé, les militaires lui brisent
les doigts à coup de crosse, ces mains qui caressaient sa guitare, les
voilà saccagées. Mais la barbarie ne fait que commencer, tant pour Jara
que pour le peuple Chilien.
L’écrivain
Miguel Cabezas témoin des dernières heures du chanteur livre un récit
devant lequel l’horreur suscite la révolte : " On amena Victor et on
lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de
l’officier, une hache apparut. D’un coup sec il coupa les doigts de la
main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. On entendit
les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s’écroula
lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus.
L’officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant :
"Chante maintenant pour ta putain de mère", et il continua à le rouer
de coups. Tout d’un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme
un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et
l’on entendit sa voix qui nous interpellait : " On va faire plaisir au
commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d’une voix
angoissée, il commença à chanter l’hymne de l’Unité populaire, que tout
le monde reprit en chœur. C’en était trop pour les militaires ; on tira
une rafale et Victor se plia en avant. D’autres rafales se firent
entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il
y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les
cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait
pas. Il était mort. "
Il meurt le 16 septembre, peu de temps avant de fêter ses 41 ans. Son
corps, criblé de 34 impacts d’armes automatiques, est retrouvé avec
cinq autres personnes à proximité du cimetière métropolitain.
Pour le pouvoir militaire, tuer physiquement Jara est bien, mais
insuffisant. Il faut réduire l’homme au silence définitif et, pour ce
faire, détruire son œuvre. Les séides de Pinochet exécuteront ces
basses œuvres en détruisant les masters de quatre de ses disques et en
interdisant la publication des quatre derniers. Mais ils se trompent
lourdement car on ne tue pas des idéaux avec des balles et les refrains
de Jara continuent d’être dans toutes les têtes et sur toutes les
lèvres. Les Chiliens garderont toujours au fond d’eux les chansons de
Jara pour les accompagner dans ce voyage au bout de la nuit de la
dictature de Pinochet.
Aujourd’hui, l’horreur a cessé et le sang a séché. Le Chili n’en a
pourtant toujours pas fini avec ce passé qui ne passe pas. Le Stade
Chile de Santiago, lieu de déportation et siège de tant d’horreurs,
d’exactions et de tortures, porte désormais le nom de Victor Jara,
chanteur humaniste engagé, citoyen qui jusqu’à l’heure de sa mort fit
preuve d’un courage exemplaire, payant de sa vie son idéal de justice
pour avoir simplement El derecho de vivir en paz.
" Yo no canto por cantar
ni por tener buena voz
canto porque la guitarra
tiene sentido y razon,
tiene corazon de tierra
y alas de palomita (…) "
Manifiesto
Son oeuvre Jusqu’en septembre 1973, Jara avait publié 8 trente
centimètres et travallait à plusieurs autres projets. Malheureusement,
en France, la réédition des disques de Jara s’est opérée de manière
anarchique ne respectant pas les albums existants, modifiant le choix
des titres. Il ne sert de rien, dans ces conditions, de recommander tel
album ou tel autre, d’autant plus qu’il n’est pas toujours simple de se
procurer les disques de Jara. Il est simplement possible de conseiller
aux curieux de se plonger dans l’œuvre de Jara, de se laisser emporter
par la beauté des mélodies, la douceur de sa voix et la teneur des
textes. Sans doute faut-il recommander l’écoute de " Manifiesto " qui
brille d’un déchirant éclat, ou bien encore de sa version de la "
Cancion del arbol del olvido ", qui raisonne d’une conscience
douloureuse. Ecouter Jara, c’est prendre le risque que cette voix ne
cesse de vous suivre tout au long de votre existence, prendre le risque
que le soleil brille d’un éclat différent …
te recuerdo amanda :
Je me souviens Amanda, dans la rue mouillée,
tu courais pour aller à l'usine où travaillait Manuel.
Le sourire béant, la pluie dans les cheveux,
plus rien n'avait d'importance.
Tu allais le rencontrer, lui, lui, lui.
Tu n'as que cinq minutes,
la vie est éternelle en cinq minutes.
La sirène sonne, le travail reprend,
et toi marchant, toute illuminée,
ces cinq minutes t'ont fait fleurir.
Je me souviens Amanda, dans la rue mouillée,
tu courais pour aller à l'usine, où travaillait Manuel.
Le sourire béant, la pluie dans les cheveux,
plus rien n'avais d'importance.
Tu allais le rencontrer, lui, lui, lui,
qui part pour la montagne, lui qui n'avait rien fait,
mais qui part à la montagne.
Et en cinq minutes il est mort assassiné.
La sirène sonne,le travail reprend.
Beaucoup n'y revinrent,Manuel fu de ceux-là.
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